Posts tagged ‘aviation’

L’aviation va devoir compenser ses émissions de carbone

Les émissions de carbone du transport aérien sont régulièrement sur la sellette : elles représentent environ 3 à 5% de l’effet de serre mondial, et avec un seul voyage aérien longue distance, un voyageur consomme en une seule fois le quota d’émissions compatible avec une stabilisation du climat (environ 500 kg d’équivalent carbone par personne par an). En gros cela signifie qu’une fois que vous avez fait un Paris-New York en avion (696 kg d’émissions de carbone, cf. les calculs sur le site de JM Jancovici), vous pouvez arrêter de manger, de vous chauffer, de prendre la voiture, etc.

Face à cela, deux possibilités. La première consiste à prendre moins l’avion et de redécouvrir des destinations plus proches, que l’on peut visiter en train. Et le deuxième consiste à « compenser » ses émissions. De quoi s’agit-il ? De financer un projet de réductions d’émissions de gaz à effet de serre en quantité équivalente à celle du trajet d’avion effectué. Et même, si possible, légèrement supérieure : ainsi l’impact total de votre voyage et de votre achat de « crédits carbone » sera positif pour le climat.

Cette option est disponible aujourd’hui sur la base du volontariat : en gros, rien n’oblige une compagnie aérienne ou un voyageur à compenser ses émissions. Certains sites proposent d’acheter des crédits carbones sur le marché « volontaire », c’est le cas d’Action Carbone par exemple. Avec les fonds ainsi collectés, ils financent des projets de reboisement, de développement des énergies renouvelables, ou de réduction de la consommation d’énergie dans des pays du Sud. Une bonne façon de marier responsabilité environnementale et solidarité internationale.

De plus en plus de compagnies, comme British Airways qui a été une des premières à le faire, proposent ainsi à leurs passagers cette compensation volontaire en option. Ainsi, si j’achète un Paris-Londres en avion sur le site de British Airways, je peux payer 2,10€ en plus pour financer un projet d’installations éoliennes en Chine qui compensera les émissions de mon vol. Mais cela reste mon choix, et un choix encore bien trop marginal par rapport aux enjeux. À terme, le transport aérien devra donc intégrer de manière systématique, comme tous les autres secteurs de l’économie, le coût de la compensation de ses émissions.

C’est ce qui va se passer en Europe à partir de 2012. Les députés européens et la Présidence du Conseil sont parvenus à un accord sur l’inclusion du transport aérien dans le système européen d’échanges de quotas d’émissions. Les principaux éléments de cet accord sont les suivants :
– Tous les vols au départ ou à destination de l’Europe (y compris les vols intercontinentaux) seront inclus dans le système européen d’échanges de quotas d’émissions à partir de 2012 ;
– L’Union Européenne est tenue de rechercher un accord sur des mesures mondiales en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par l’aviation. Des accords bilatéraux, avec les États-Unis par exemple, pourraient constituer un premier pas ;
– 85% des certificats d’émissions seront attribués gratuitement conformément à un comparatif européen commun, et 15% seront mis aux enchères.
Les émissions des compagnies aériennes devront être réduites de 3% en 2012 et de 5% à partir de 2013 par rapport à la moyenne de leurs émissions annuelles entre 2004 et 2006. Les revenus générés par la mise aux enchères des permis d’émissions seront affectés à la recherche pour des transports aériens propres, aux transports faiblement émetteurs et à la lutte contre la déforestation dans les pays en développement.
Pour en savoir plus : le communiqué de presse de l’Union Européenne.

Anne Gouyon

juillet 7, 2008 at 6:58 Laisser un commentaire

Dessine moi… un avion écolo.

avion solaire - source : ESA
Des avions ultra-légers qui carburent aux algues… des planeurs silencieux ornés de panneaux solaires, traversant les continents… J’en ai rêvé, Airbus et Boeing le feront-ils un jour ? Nouvelles de la planète avion-écolo, des ennemis bien difficiles à réconcilier.


Comment, tu prends encore l’avion ? Tu n’as pas honte ? Et la planète, alors ? »
C’est entendu, prendre l’avion en 2008, ce n’est pas très « tourisme responsable ». Le transport aérien représente 4% des émissions de gaz à effet de serre, et un seul Paris-New York aller-retour représente 700 kg d’équivalent carbone émis dans l’atmosphère, alors que chaque Terrien devrait en émettre 500 kg maximum pour stopper la progression du changement climatique. Ajoutons-y les nuisances sonores, les oiseaux grillés dans les moteurs des jets, et les pluies acides liées aux polluants… alors, haro sur l’avion ?

Pas si simple. L’avion à bon marché, c’est aussi la démocratisation du voyage, des échanges, une forme de liberté. Allez dire aux millions de Chinois qui rêvent de visiter Versailles de ne pas prendre l’avion… Et de Singapour à Bombay, les grues tournent pour fabriquer les aéroports « low-cost » de demain.

Les fabriquants d’avion ont pris note du dilemme. Ils savent bien que leurs clients font face à la hausse du prix du pétrole et du coût des émissions de gaz à effet de serre, d’autant plus que l’Union Européenne prévoit d’assujettir l’aviation aux quotas d’émissions de CO2 dès 2011. La contrainte étant mère de la créativité, Airbus, Boeing et la sphère de leurs fournisseurs cherchent des réponses.

Première piste, des avions plus efficaces. Par exemple, l’A380. Parce qu’il peut emporter jusqu’à 850 passagers et parce qu’il bénéficie des dernières prouesses technologiques, ce géant de 80 m de long nous promet une consommation de « seulement » 3 litres de kérozène au 100 km/passager. Soit, ce que vous consommeriez tout seul dans une Citroën C1. Seulement voilà, peu de chance que vous parcouriez 15000 km dans votre C1… le problème de l’avion, ce n’est pas seulement les émissions de gaz à effet de serre au km, mais bien les km parcourus. Il n’en reste pas moins que les nouveaux avions sont environ 30% plus efficaces que les précédents : c’est déjà ça.

Deuxième piste : les nouveaux matériaux. Boeing reprend l’avantage avec son B787, annoncé pour 2008, plus léger grâce à plus de 50% de fibre de carbone dans son fuselage… comme son concurrent l’A350, hélas très en retard. Là encore, des économies de carburant de l’ordre de 20% sont attendues.

Troisième piste : les nouveaux carburants. Airbus reprend l’avantage en étant le premier à avoir fait voler, le 31 janvier, un avion au gaz naturel liquéfié. Les émissions de CO2 restent hélas les mêmes, mais celles de soufre et d’oxyde d’azote sont réduites. Mais l’avenir, ce sont bien sûr les biocarburants. Allons-nous pour autant voler avec du maïs volé, c’est le cas de le dire, aux estomacs des Mexicains ? Ce n’est pas une bonne idée. Mais en testant l’incorporation d’agrocarburants au kérosène, Boeing et Airbus ouvrent la voie à l’utilisation d’autres biocarburants dits de « deuxième » ou « troisième » génération, produits par exemple à partir de micro-algues ou de jatropha, un buisson que l’on peut cultiver dans les déserts. Ils pourraient valoriser des surfaces non dédiées à l’agriculture aujourd’hui.

Dernière piste, cantonnée à la recherche pour le moment : les avions solaires… Testé par l’Agence Spatiale Européenne en partenariat avec Dassault et Altran, le SolarImpulse mesure 70 mètres d’envergure, et n’embarque que son conducteur. On est loin du tourisme de masse. Mais ce planeur futuriste a déjà fait 5500 km et devrait démarrer son tour du monde prochainement.

Bon d’accord, tout cela fait un peu science-fiction. Mais après tout, le rêve d’Icare, pendant longtemp, a paru inaccessible. Alors qui sait ce que, demain, de nouveaux rêveurs sauront faire ?

Par Anne Gouyon. En savoir plus : www.reparerlaplanete.com

février 5, 2008 at 11:25 1 commentaire


Langues

English français

Tenez-vous au courant de l'actualité Web du tourisme!

Ce blog partage avec vous notre vision d'un tourisme positif pour l'environnement et les communautés, que vous retrouverez sur Viatao, notre site web 2.0, et dans les guides de voyage Natural Guide. Laissez vos commentaires !

Les auteurs du blog: